Autre prouesse, cette scène charmante où Basile, le fils de l’artiste, s’appuie sur le socle d’une statue en marbre du musée des Beaux-Arts d’Orléans. La salle est encombrée. Les cadres des tableaux forment une grille orthogonale rigoureuse venant contrebalancer les courbes de la Vénus XIXe sortant du bain.
Sylvain Brugière fait également des portraits, de son fils Basile sur la plage, par exemple. Dans le premier, mon préféré, la toile est coupée en deux. Une partie bleu uni pour le ciel, une partie de bleu, rouge et prune pour le sable. Dans un geste élégant, le garçon s’essuie le front. Il tient une petite pelle à la main, seule touche verte de la toile.
C’est grâce au second tableau que l’on comprend ce qu’il fait, ce qu’il regarde. Ce magma, au centre, est sans doute les restes d’un feu car, dans l’autre toile, de la fumée envahit l’arrière-plan.
Vous l’avez compris. Brugière aime jouer des oppositions et des complémentaires. Dans cet Autoportrait à l’acrylique sur toile, le fond constitué de trois zones superposées est totalement abstrait.
On dirait un Mark Rothko peint uniquement avec des couleurs froides. Puis apparaît la partie supérieure d’un corps, celui de l’artiste, droit comme un i.